top of page

Sunday Post #21 - Partager

Partager : diviser, attribuer, distribuer, offrir


Je pense pas que nous soyons élevés avec la notion du partage comme d'un cadeau, mais plutôt comme une obligation qui donnerait lieu à de la frustration. (Je ne fais pas un procès à la frustration, elle est nécessaire - "De la frustration, naît le désir" - oui, à développer quand même)


Dans la vie d'adulte, et dans le monde économique actuel (et patriarcal), il n'y a partage que des bénéfices entre parties prenantes qui tirent la couverture vers eux à tout prix.

Cela peut être les bénéfices, l'attention médiatique, les scandales, et autres joyeusetés qui ne font briller l'espèce humaine que par sa stupidité.

Le partage devient violent, agressif, autoritaire, patriarcal (allons-y).


Comme cette notion de partage des tâches ménagères - en réalité, nous sommes élevés dans l'attribution des tâches ménagères et la répétition d'un comportement vu sur nos parents, cercle proche.

On ne parle pas dans ce cas de partage dans le sens équitable et choisi consciemment par les parties, c'est plutôt une réponse à une injonction ici patriarcale.

Fort heureusement, il est toujours possible de changer de point de vue et de décider de faire autrement, c'est a dire de faire ce qui nous convient a nous - pas aux autres donc.


Sans compter que le partage est au rythme des réseaux sociaux, tout se partage en un clic, sans même souvent prendre la mesure de ce qui est partagé. Ce qui est important, c'est le buzz, l'attention, le gore et le scandaleux, le drôle et surtout le futile. Tout se distribue, tout se monétise et tout se vend - rien n'est gratuit, rien n'est offert - dans tous les cas, j'ai l'impression qu'on me la fait à l'envers.


Cette injonction de toujours devoir partager - peut créer un sentiment d'insécurité, qui ferait remonter les pulsions primales : accumuler, tout prendre très vite pour ne pas en être privé, se gaver.


D'autant plus dans le contexte écologique actuel où la répartition des ressources se fait non pas équitablement mais en fonction du pouvoir (illusoire ?), des besoins (inventés ?) et des volontés (destructrices). Ce n'est pas du partage dont il est question, entre les humains et la bio-diversité, mais bien un combat de l'humain qui s'approprie ce qu'il pense être à lui contre des êtres vivants qui ne font que profiter à hauteur de leurs besoins (réels cette fois) de ce qui est disponible.


Une plante ne profitera jamais trop du soleil au point de le vider de son énergie, un cerf ne mangera jamais plus d'herbes et feuillages qu'il n'en a vitalement besoin et un renard ne tuera pas plus de poules, souris ou écureuils qu'il n'a de bouches à nourrir.

Sans rentrer dans la sphère de la boucle infinie, que rien ne se perd et tout se transforme (ce sera peut être pour une autre fois) - je pense que le partage part du principe aussi que rien ne nous appartient, l'individu disparait au profit du groupe, alors dans ce cas, partager c'est ne prendre que ce dont j'aurais besoin, ainsi tous les autres êtres peuvent également en profiter.


Quand j'étais plus jeune, j'avais un sobriquet "TPMG" - à traduire par "Tout pour ma gueule" car j'avais rapidement fait de prendre ce qui m'intéressait (jouet, nourriture, attention) au détriment des autres.

Je m'interroge désormais - bien plus tard - sur l'origine de ce comportement que je qualifierais d'angoisse. A devoir partager à tout prix, j'avais peur de plus rien n'avoir du tout donc ne plus être rien du tout.


Je me questionne aussi sur la source de cette angoisse, un exemple :

Est ce que, si au lieu de m'obliger à partager un jouet lorsque je n'avais clairement pas fini d'en profiter, on avait attendu que j'ai eu ma dose de stimuli avec celui ci, pour ensuite me proposer d'en faire profiter quelqu'un d'autre. Est-ce que mon ressenti aurait été différent vis-à-vis du partage ?


Ainsi, le partage serait vu comme un cadeau, offrir à l'autre une part de bonheur que j'ai pu ressentir avec ce jouet (dans cet exemple). Peut être même partager ainsi plus que l'objet en lui même, mais son expérience, son imaginaire, son ressenti intérieur.


Partager, ce serait ainsi choisir de donner une part de Soi, que l'on chérit à quelqu'un d'autre, un groupe, un bien commun, une entité.


Cette sensation d'offrir au lieu de se faire attribuer est plus responsabilisante de mon point de vue.

Comme je choisis d'organiser ma journée (de partager mon temps) entre les choses que je souhaite faire, entre le travail - (je choisis de travailler pour gagner ma vie et obtenir une sécurité financière) et le Yoga, mon mari, mon chien et l'entretien de la maison ( à hauteur de ce que j'ai choisi comme tâches - cf ci dessus).


Si je partage ce que j'ai de plus précieux, en ayant conscience que j'offre une part de moi à un processus plus grand que ma propre personne, alors de mon ressenti - je suis dans le partage (dans l'union) et non pas dans la division - je sors de l'individualité pour entrer dans la communauté.


Prendre ses propres décisions c'est s'exposer - c'est choisir et partager - je me propose de le vivre comme une action consciente qui va me nourrir et me faire grandir, plutôt que m'angoisser et me jouer la douce musique de la victime.


J'ai vécu récemment un très beau temps de partage - au sens où je le vis et l'entends - entre des humains qui ont le courage de jeter dans le feu une part d'eux, révélant ainsi ce qu'ils ont ressenti pendant ce processus.

Il est vrai qu'une retraite de Yoga est propice à cela, à l'ouverture et à l'expression des ressentis - mais le partage d'un tel moment, c'est autre chose, un autre niveau d'humanité qui s'exprime au delà des mots - la vibration partagée qui subsiste - comme un lien éternel entre cet instant et ces êtres.


Le partage du Yoga peut aussi se vivre comme cela, si on le souhaite (là encore, c'est un choix), ce sont des humains qui lors d'un évènement donné et réel (c'est mieux) - tel qu'un cours décident de mettre en commun une part d'eux pour donner et recevoir sans attentes de formes ou de couleurs. Laisser le processus se faire - en confiance et présence - s'offrir l'opportunité de partager.


"On ne peut comprendre un processus en l'interrompant. La compréhension doit rejoindre le cheminement du processus et cheminer avec lui." Franck Herbert - Dune


N'hésitez pas à partager ce post, si il vous a plu (oui, l'ironie ne tue pas, lorsqu'elle est consciente) - qui sait, il fera peut être des miracles !



Photo prise au Bouchot - EcoLieu merveilleux : https://www.lebouchot.com/







Commentaires


IMG_20220924_160733.jpg

Bonjour et merci pour votre temps !

Les articles sont des réflexions personnelles sur le Yoga et la vie (deux choses très liées finalement). Au plaisir d'en discuter ensemble si le coeur vous en dit !

Recevoir les nouveautés !

bottom of page