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Sunday Post #12 - Présenter




Présenter : Offrir, faire découvrir, proposer


Ceci s'annonce comme une déclaration d'amour envers le Yoga Ashtanga.


Un cadre est présent, offert, celui des 8 champs du Yoga, celui des séries posturales, celui des textes.


Il n'y a rien à ré-inventer, à innover, nul appel à la performance quel qu'il soit.

Le cadre est présent, pour qui veut bien le choisir.


Et c'est rafraîchissant, libérateur même.

Pour une fois, je ne décide de rien, tout est déjà prévu, pensé, expérimenté, analysé, théorisé par ce Yoga. Je peux me laisser porter car le cadre est large (très large, pour qui veut bien faire le travail) et je m'y glisse avec délice.


Mon libre arbitre n'a pas disparu, je ne suis pas en train de me perdre dans une énième illusion, c'est tout l'inverse. C'est une opportunité de saisir les éléments tangibles tels qu'ils sont, d'aller vers plus de subtilité.


Alors c'est sur, qu'au départ, c'est la vision des enchainements qui m'a amené vers l'Ashtanga.

Je voulais en faire, faire des postures, toujours plus, en forçant sur mon corps qui lui n'était pas prêt (du tout). Et surtout ne jamais utiliser de matériel (oh grand dieu, quelle ignominie)

J'étais dans le volontarisme, la tête dirigeait, le corps devait suivre. Je faisais du Yoga, 1h30 par semaine.


Avec cette approche là, je pense que j'aurais arrêté le Yoga depuis. Puisque je cherchais des résultats, je voulais, je prenais, j'utilisais.


Et pourtant j'y suis encore et d'autant plus, je suis en Yoga.

Tout n'a pas changé, ni d'un coup, ni du tout au tout.

Mais pour commencer, j'ai choisi un guide (Flora Trigo) pour éclairer le chemin, un endroit pour expérimenter (Yoga Shala Rennes) et j'ai mis le pied sur le frein pour mon corps.


Etre accompagné par un guide, dans un cadre tel que l'Ashtanga, c'est comme faire du vélo avec le vent dans le dos, on peut même lâcher les mains, fermer les yeux, en confiance, on avance.


Pouvoir avoir le luxe de se questionner sur la nature profonde de ce qui est proposé par ce système, c'est entrer dans la richesse de la philosophie et de la vision du corps et de l'esprit, un tout.


Faire ce que l'on sait faire, dans le respect du corps, savoir pourquoi on le fait en se basant sur les textes donnent un nouveau niveau de profondeur à ce Yoga.


Pouvoir aller chercher l'histoire de telle ou telle posture, plonger dans la pensée indienne (Ô complexe soit-elle), accepter de ne rien savoir et devoir tout déconstruire. J'ai eu la chance de découvrir un second guide dans ma pratique, depuis l'Inde, un universitaire de 95 ans, ancien élève d'un des plus grand maître du Yoga, partage son savoir tous les samedis en visio conférence. BNS Iyengar, à travers ses conférences apporte la couleur, la saveur et la lumière sur ce qu'est l'Ashtanga Yoga dans sa tradition (ici tradition = histoire, textes, philosophie).


"From mosquito to elephant, Yoga is pervading everywhere"


Ainsi se présentent les vrais cadeaux. Telles des offrandes déposées, la réalité reprend sa place par rapport aux re-présentations.


Très loin de ce que l'on imagine, veut ou désire. Finalement, ce n'est jamais ce que l'on pense que c'est, c'est une perpétuelle découverte dans un cadre fixé.


Là où l'Ashtanga est une pure merveille c'est qu'il peut être pratiqué par tous, pour tous les corps, tous les âges, tous les jours.

Le cadre est présent, à nous de vivre dedans.

Et il ne tient qu'à soi, de l'adapter pour y vivre sereinement et pour longtemps.

Posturalement cela passe par des exercices de préparations, d'alignements, de mobilité et d'immobilité, de l'usage de matériel, de tests pour revenir à l'essence même des postures.


De par ma formation et mes guides, je partage le fait que l'asana (littéralement s'assoir en soi) se prend depuis le sol, et qu'il n'y a pas de forme finale, pas de "Ta-daaa, bravo vous y êtes", mais plutôt un échange d'énergie (poussées et contre poussées) dans différents endroits du corps.

Il faut du temps pour comprendre le sens d'une posture et non pas sa forme, c'est là toute la magie de l'Ashtanga lorsqu'il est pratiqué avec finesse.


"Lâcher la forme, la couleur, pour entrer dans la nuance"

C. Poggi - Asana, voyage au cœur des postures.


Loin des représentations du corps, des idées, je choisis grandement la réalité même si ça veut dire pendant 10 minutes écraser une balle de tennis avec mon pied.


Donc la pratique posturale de l'Ashtanga est riche, et son contexte de philosophie est une merveille.

A partir de cela, pour moi, le cadre est bien assez grand pour toute une vie !


Je me présente chaque jour, alors que personne ne m'attends, sur mon tapis, sur une chaise, sur mon bureau, pour la pratique d'Ashtanga.

Donc comprenez bien ici, il peut s'agir de lire, pratiquer, respirer, faire silence, s'asseoir, tout cela en offrande.


De moi à moi, du grossier au subtil, de l'abondance à l'essentiel, du chaos au sacré.


Le cadre est toujours le même, réconfortant, immuable et pourtant souple, il accueille pour qui souhaite faire le travail en profondeur, en douceur (à ne pas confondre avec la mollesse, la douceur se vit de soi a soi), en longueur.


Dans ce cadre établi, réfléchi, alors je suis convaincue qu'il est possible de briller, de sa plus forte lumière, de sa plus lumineuse vérité.



"Vivre se fait tout seul, plus on s'abandonne joyeusement à ce flux, plus cette énergie vitale nous porte : à la manière d'un oiseau dans les nuées, qui plane, porté par le courant du vent"

C. Poggi - Asana, voyage au cœur des postures.



Alors, ce cadre de vie est infini, et j'ai hâte d'être demain comme je me délecte d'être aujourd'hui, pour continuer à explorer les espaces qui sont offerts, des présents.

Comments


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Bonjour et merci pour votre temps !

Les articles sont des réflexions personnelles sur le Yoga et la vie (deux choses très liées finalement). Au plaisir d'en discuter ensemble si le coeur vous en dit !

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